Texte6 mars 2020

Rire jaune

Nous n’avons pas vraiment souvenir d’avoir déjà assisté au suicide d’une revue, qui plus est sans dépôt de bilan. Nous n’avons jamais vraiment adhéré à ce titre, notamment pour sa politique des auteurs qui a fait plonger bien bas à peu près tout le cinéma qui voulait échapper à l’industrie. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à avoir quelques réserves avec leur ligne éditoriale. Mais l’événement dépasse largement ce genre de clivage. Même si l’on sait bien, depuis longtemps, que la contre-culture qu’ils revendiquent et leur constitution en société financière les rattachent d’une manière ou d’une autre à ce capitalisme qu’ils tentent de combattre, le sabordage soudain d’une moitié de la rédaction des Cahiers du cinéma laisse pantois. L’ogre d’ordre et d’or n’en finit vraiment pas d’ingurgiter le moindre recoin qui lui échapperait.

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