Comme signalé par l’oiseau matinal Emmanuel Pampuri, voici ce qui pourrait s’imposer comme une nouvelle référence pour faire des films. À petit budget s’entend… ce qui concerne donc de plus en plus de gens.

Pour élever le débat un peu au-dessus des batailles de chiffres et des enrobages markettés, l’appareil permet pour environ 1 500 $ (le prix exact n’est pas encore connu) de filmer avec des capacités apparemment plus que convenables et à cette fameuse résolution de 4K, qui devrait, espérons-le, tenir un peu plus que le HD-2K qu’elle tente déjà de remplacer. (Pour un usage professionnel, cela est déjà en train d’arriver, et ce sera chouette (surtout en salle). Pour regarder son téléviseur dans une pièce de vingt mètres carrés, vous avez encore le temps de mettre des sous de côté. Pour son écran de smartphone, attendons que nos yeux soient d’abord bioniques).

Si vous avez un peu suivi les moult blogs qui, comme votre serviteur, ont déjà repris cette annonce, vous aurez le choix entre adopter une adoration immédiate et sans faille envers Panasonic et leur verser le double du prix de l’appareil par pure charité, ou bien, légèrement sceptique, vous regarderez ce qui le rend moins cher que ses concurrents dont les prix atteignent facilement le double. Et vous vous rendrez bien compte qu’ils ont ignoré la visée optique, comme sur tous les appareils de cette gamme. Mais ils ont fait passer celle-ci d’un marché d’hybrides de luxe à celui de vidéastes bas de gamme.

Le curieux paradoxe de ces nouveaux appareils hybrides photo-vidéo, reflex ou non, est qu’ils ont été démunis d’éléments assez essentiels au confort de l’opérateur. Je ne parle pas du café expresso de la table régie ni des chaufferettes à volonté, mais de l’objet au cœur de son travail, comme le vélo d’un facteur ou le pastis d’un docker marseillais. L’ergonomie de ces appareils, maintenant par la visée, est gravement réduite, pour des fallacieuses raisons de coût, et tout en prétendant continuer à faire des produits professionnels. Or, ce n’est plus le cas, et on peut considérer que lorsqu’il faut plus d’accessoires, en nombre, en prix et en poids que la « caméra » elle-même, le travail des constructeurs est manqué.

Je ne cherche point à nier les avancées qu’ont permis ces appareils dont je me suis déjà servis largement, ni ne souhaite glorifier un quelconque passé censément meilleur. Mais le succès réel, par le passé, de quelques firmes comme Aaton ou Moviecam est d’abord venu d’une grande considération pour les pratiques de l’opérateur. Plus aucun constructeur ne cherche donc à renouveler ce succès ? N’a-t’on plus qu’à attendre six mois pour nous ébaudir lorsque sortira une nouvelle « caméra », toujours aussi peu ergonomique mais avec un 61e point collimateur ? Enfin, pour ceux qui ont en encore…

Et vous, combien de points collimateurs vous satisfont ?