Les communautés en ligne bruissent de la vidéo mise en ligne hier par Denis Shiryaev. La tentatise vise à moderniser ce film, retenu comme l’un des premiers de l’histoire du cinéma. L’effet est probant et poursuit le succès des dernières tentatives de modernisation des images d’archive. Il conviendrait néanmoins de reconsidérer l’impact réel de cette vidéo : tout comme Orson Welles a largement brodé l’impact de son adaptation radiophonique de la Guerre des mondes, il semble que les spectateurs soient loin d’avoir été vraiment terrorisés par ce film.

Ce non-événement rejoint les nombreuses constructions médiatiques qui tissent notre dernier siècle d’hypermédiatisation, pour le bénéfice de certains. En elle-même, l’« amélioration » de cette vidéo ne fait que reprendre les techniques d’interpolation déjà présentes dans de nombreux téléviseurs, cherchant à limiter les problèmes de saccade d’image présents depuis les débuts du cinéma, et auxquels l’œil s’est tellement habitué que leur suppression semble, pour l’instant, trop artificielle.