Suite des aventures des images générées par ordinateur, aussi appelées AI : c’est maintenant l’officielle «première vidéo réalisée entièrement via Sora», le plus abouti des algorithmes de la catégorie dans le domain vidéo développé par l’incontournable OpenAI. D'aucun relance le débat sur l’utilité de tels outils mais semble, dans une certaine mesure, reproduire les arguties surgies à l’apparition de la photographie dans lesquelles même — surtout ? — un Baudelaire s’était fourvoyé.

En guise de vidéo, c’est en fait un clip musical qui s’essaie à l’exercice, non sans une certaine réussite quoiqu’en pensent certains confrères. Les balbutiements de ces techniques obligent encore à une esthétique lo-fi qui n’est pas sans dépareiller à notre époque de surenchère technique. Les ruptures sémantiques d’un plan à l’autre, notamment envers les personnages principaux, sont habilement contournées par la temporalité accélérée de la narration choisie ici et des caractérisations physiques assez marquées pour ne pas perdre le spectateur malgré l’inconstance des apparences des personnages d’un plan à l’autre.

Évidemment, il n’y faut rien voir d’absolument révolutionnaire : nous rappelant l’apparition des synthétiseurs à l’aune des années soixante, une nouvelle technologie est en train de se développer avec ses multiples conséquences. La synthèse sonore, plutôt que de singer les instruments lui pré-existants, a fini par imposer son genre de musique devenu incontournable. Gageons que ce nouveau type d’images pourrait également se faire une place parmi les innombrables sortes de média à disposition pour la création cinématographique. Même si les conditions de leur génération, hautement énergivores et soumises à de multiples contraintes, pourraient en limiter, voir en miner l’essor que certains en attendent.