Messieurs les censeurs, bonsoir

Un nouveau rebondissement à propos du pourtant sage Nymph()maniac : les interdictions à l’entrée aux mineurs de moins de 12 et 16 ans ont revues à la hausse à respectivement 16 et 18 ans, après la sortie des films. Suite aux actions de cette belle association Promouvoir vers laquelle je ne mettrai même pas de lien tant la qualité de leurs actions n’a d’égale que l’immondice de leur site internet.

Certes, il y a ces problèmes actuels de la liberté d’expression et de l’implication des pouvoirs politiques dans ces démarches pourtant purement judiciaires. Surtout, cela rappelle combien le cinéma est un médium à part : quelle forme d’expression peut-elle se vanter d’être soumise à une autorisation légale a priori, avant sa sortie ? Il semble, qu’avec Dieudonné, ce soit bien là les seules.

Rappelons que, parmi les films censurés, il y eut, entre autres : Les Sentiers de la gloire (pendant 30 ans), La Bataille d’Alger (pendant 40 ans) et Massacre à la tronçonneuse (pendant 8 ans). Trois chefs-d’œuvre dans leur genre, les deux premières censures n’ayant en plus aucun autre argument qu’une certaine hypocrisie des gouvernements de l’époque, rien de neuf de ce côté-là, donc.

Il y a bien eu des tentatives de contournement de cette censure, et notamment, dans le registre érotique, la méthode du caviardage qui consistait à remplacer des plans anodins par des plans hard, de la même durée, une fois le film passé en commission. Mais, dans le cas de Nymph()maniac, on assiste à un clonage des dernières affaires qui agitent notre droit pays : un changement de posture, suite aux pressions d’un groupe idéologique, même pas capable de faire un site internet digne de ce nom.

Et vous, qui censureriez-vous dans cette histoire ?