À la racine

Pour reprendre ce joyeux blog, rien de tel que de se repencher sur les racines de notre sujet de passion : le cinéma, et son invention. Une fois de plus, les Anglais viennent jouer les trouble-fêtes, et nous feraient presque croire que ce ne serait ni les Français, ni un Américain qui auraient inventé ce joyau…

Évidemment, pour comprendre ces batailles d’expert, il faut s’écarter un tout petit peu de l’Officielle Histoire de la France : en France, on peut retenir les frères Lumière comme les inventeurs du Cinématographe et du premier film réalisé avec. Pourtant, aux États-Unis, la paternité du même art est attribuée à leur inventeur national, Thomas Edison. Et tout ceci n’est que le résultat de décisions, très arbitraires, sur qui devait être retenu pour la postérité comme l’Inventeur Officiel du cinéma, afin de pousser ses prédécesseurs dans les oubliettes du précinéma. Décisions qui datent, en fait… des années 20 !

Dans ce fatras somme toute classique autour de la paternité de cette invention, un nouveau prétendant entre en jeu : Louis Le Prince. Un français, encore, oui mais qui vécut à Londres puis aux États-Unis. Parmi ses inventions, on trouve cette scène tournée en 1888, soit un an avec Edison et six ans avant les lyonnais ! De quoi faire taire cette réputation selon laquelle les Anglais n’auraient jamais rien fait au cinéma. Ajoutez à cela la mystérieuse disparition de cet inventeur avant qu’il n’ait pu diffuser cette invention pour faire monter la fierté britannique à son paxorysme et alimenter des discussions sans fin autour de cette querelle de la précursion filmique.

Cette nouvelle est remise au goût du jour par les Anglais, évidemment, qui s’apprêtent à sortir un documentaire sur la question et dont les médias locaux (sans oublier les français) s’entichent à nouveau. Cependant, on apprend au détour que notre maudit inventeur avait nommée sa caméra… MK2. Un nom qu’un certain Français a déjà su sortir de l’oubli depuis longtemps, donc…