Curiosité de la psychologie des foules cinématographiques

Dans notre enfance, nous étions adepte du magazine Science & vie junior dont le slogan « Parce que la curiosité est un très beau défaut » résonne encore aujourd’hui comme une vérité inépuisable. Grandissant, nous avions vite senti combien le cinéma est le prolongement naturel de cette attitude qui nous anime bien encore. La science, qui ne finit pas de nous étonner par sa clairvoyance, vient souligner cette caractéristique inouïe du cinéma.

En suivant la dernière parution de Calmos, nous sommes tombés sur une recherche aussi sérieuse que passionnante concernant la réception psychologique d’un film. Une recherche d’autant plus recommandable qu’elle utilise comme support expérimental rien moins que Le Bon, la brute et le truand. D’une part, il y a une réelle convergence perceptive lors d’une projection : le public ressent avec une synchronicité presque étonnante nombre de perceptions, visuelles, évidemment, mais aussi sur la compréhension du langage, le sens du toucher, etc. D’autre part, le film permet une libération inédite du cortex préfrontal : il paralyse cette zone qui semble servir, d’ordinaire, aux « fonctions cognitives supérieures ». On se retrouve, tel un enfant de trois ans, à s’intéresser, s’émerveiller ou réfléchir à des phénomènes que l’on n’aurait jamais pris en considération dans le quotidien de nos mornes vies. L’inestimable possibilité d’ouvrir des portes que l’on n’aurait jamais daigné considérer sinon, et même – surtout –, de rendre justice même aux théories les plus farfelues.