SFBIP

Ce doux acronyme signifie Sequels, Franchises, Blockbusters and IP, et regroupe les films qui sont suites de précédents, éléments de franchise, films définis par pur rentabilité économique, ou films tirés d’une « propriété intellectuelle », comme une BD, un jeu vidéo…

La réinterprétation d’un « texte », qu’il soit mythe, conte, histoire, situation, partition…, est constitutif de l’art. En littérature comme en peinture, musique, théâtre ou cinéma, depuis la nuit des temps. En 1903 sort le premier western de l’histoire du cinéma. En 1904, son premier remake est exploité. Par pure concurrence économique, bien sûr.

C’est là le défi que n’a pas encore su relever le cinéma : la captation d’image et de son est la technique instrumentale la plus simple à apprendre, a fortiori à une époque où tout un chacun est équipé de caméra. Le jeu d’acteur à l’écran est d’une spontanéité tellement simple qu’un enfant de six ans la maîtrise parfaitement. La forme cinématographique échappe à tant de règles, esthétiques, syntaxiques ou cognitives, qu’il n’y en a comme aucune à apprendre.

Et pourtant, à peine plus d’un siècle après sa naissance, c’est devenu le secteur culturel le plus envahi, dominé et contraint par l’économie… D’où schématiquement, la qualité profondément nauséabonde de ces SFBIP, mais qui permettent à Disney de détenir les six plus gros succès économiques de l’année en cours, et d’avoir déjà battu son record annuel de revenus, alors que ni La Reine des neiges 2 ni Star Wars 53 ne sont encore sortis…