Le Travail

Vous n’êtes pas sans savoir que l’actualité des intermittents, et notamment de ceux du cinéma, est particulièrement agitée ces temps-ci : d’une part, le fonctionnement de ce statut est dans une phase de négociations houleuses entre les différentes institutions impliquées. D’autre part, les conventions collectives spécifiques au cinéma sont également renégociées, non sans moins de désaccords. En dehors des nécessités techniques et des discours très partisans de tous côtés, il est indispensable de faire la lumière sur des données incontestables dans ce domaine.

Combien gagne un intermittent ?

C’est peut-être la question la plus importante mais aussi la plus délicate : dans des articles de Télérama ou de BFM TV, on trouve le chiffre de 2 322 €, basés sur le très officiel rapport d’information qui a été déposé à l’Assemblée Nationale. Cependant, y est mentionée également la rémunération mensuelle de 1 150 € qui nous donne, par comparaison aux revenus des autres formes d’activités que fournit l’INSEE, le diagramme suivant :

Le constat est sans appel : un intermittent gagne très peu d’argent, à peine davantage qu’un chômeur, et bien moins que toute autre forme d’activité, et même que toute autre forme de revenus.

Combien gagne-t’on dans la culture ?

À ce point, le statut d’intermittent ne semble pas glorieux. Pour toute personne encore désireuse de travailler dans la culture, la question se pose : n’y-a-t’il pas d’autres formes de rémunérations dans ce secteur qui seraient plus satisfaisantes ? La réponse est catégorique :

D’après ces données variées tirées d’un rapport du ministère de la Culture et d’une étude de l’INSEE, l’emploi salarié dans le secteur de la culture est encore plus sinistré que celui d’intermittent, et ne permet même pas d’espérer un SMIC.

Qu’apporte la culture à l’économie de la France ?

Finalement, la conclusion logique à cela est que la culture est un secteur pauvre dont les atouts ne sont vraiment pas de nature économique. C’est évidemment une de ses richesses et ce qui en constitue l’un de ses attraits majeurs. Cependant, la très sérieuse Inspection Générale des Finances, en partenariat avec la non moins consciencieuse Inspection Générale des Affaires Culturelles vient de chiffrer l’apport de la Culture et des activités afférentes à l’économie française :

C’est de là que la surprise vient principalement : c’est un domaine d’activités majeur de l’économie française, dans lequel, répétons-le, les gens ne sont pas payés à un point que quiconque trouverait inacceptable ailleurs. Le but n’est évidemment pas de se plaindre de cette situation, nous n’avions qu’à être cadre en raffinerie, sinon. Mais lorsque institutions et médias s’en prennent — à tort ! — à ce statut, ayez la décence de vous boucher les oreilles et de revenir à ces graphiques.