Des casses

L’actualité de ces derniers jours s’est complue dans d’étonnantes gérémiades autour de l’enterrement de l’un des derniers vidéo-clubs de France, Vidéosphère. Rien ne semble pourtant tourner rond dans ces litanies. Déjà, le gérant lui-même ne regrette pas cette fermeture, faisant don de sa collection à la BNF, croyant en de nouvelles formes d’échanges culturels et rappelant qu’il a consolidé son catalogue… grâce à la fermeture d’autres vidéo-clubs.

De plus, on lit au passage quelques énormités sur cet format préhistorique, dont certains revendiquent sans visiblement n’y rien connaître la « douceur analogique » ou le comparent sans rechigner au vinyle pour la musique: si les expériences entre salle de concert et cinéma pourraient être mises en parallèle, il faut rappeler que la vidéo grand public n’est qu’une copie dégradée du médium que l’on peut espérer trouver en salle — si tant est qu’elles rouvrent un jour…

Dans ce domaine, la VHS est au film ce que le disque 78 tours est à l’orchestre symphonique : une aberration de plus dans la course à l’obsolescence programmée. Sans même évoquer le fétichisme suspect qui gît derrière le principe de toute collection, celles de VHS ou de DVD ne sont rien de plus qu’un tas d’objets qui, loin de vivifier le cinéma, semblent plutôt destinées à faire le bonheur des décharges à ciel ouvert qui ravagent les quatre coins de la planète — mais loin de nos yeux, bien sûr…

Pendant ce temps-là, les salles de cinéma restent fermées et il faut débourser plusieurs dizaines voire centaines d’euros par mois pour espérer une offre VOD d’ampleur correcte